famille
« J’ai grandi entouré de la tendresse de ma famille. C’est la plus grande richesse de ma vie. »

Les mots de Minoru S.
Artiste aux multiples talents, amoureux du geste, du signe et de la parole, Minoru est un être de partage. Et tandis que ses œuvres nous environnent, fortes de leur élégante sobriété, il nous livre ses mots et sa vision du monde, porteurs d’un souffle éternel…
Suggestions :
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25 – famille – family – 家庭 – Familie – famiglia – familia – 家族 – семья́
La famille
famille
Un ensemble de relations diversement étendues, comprenant les parents
parent
Père et mère
père / mère
Et les enfants
enfant
Filles et fils
fils / fille
Et ainsi de suite selon le chemin des générations, avec les grands-parents
grands-parents
Et les petits-enfants
petits-enfantsRelations pouvant renvoyer à la fratrie, aux frères
frère
Et sœurs
sœur
Qu’ils ou qu’elles soient ainé(e)s
frère ainé / sœur ainée
Ou cadet(te)s
frère cadet / sœur cadetteTout cela, occasionné ou non, par une alliance, un mariage
mariage
Plus ou moins longue et accomplie, en compagnie de sa belle-famille…
belle-famille
Unideo
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- mère
- oncle
- parent
- père
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- sœur cadette
- sœuraînée
- tante
- veuf
- veuve
WIVIWIC :
25- child
25-aunt
25-brother
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25-daughter
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25-elder
25-elder brother
25-elder sister
25-engage2
25-family
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barbare
« Dans quelques dizaines ou centaines d’années, nous regarderons notre époque comme une époque particulièrement barbare. Celle où nous détruisions massivement l’écosystème pour planter des clones de plantes et y deverser des gigatonnes de dérivés pétrochimiques sous préetexte que c’était la meilleure manière de pratiquer l’agriculture. Celle où les écarts entre pauvres et riches ne cessaient de s’accroître sous prétexte que le système néo-libéral était le plus efficace pour développer le Monde. Celle où nous produisions toujours plus, pour devenir obèses et détruire plus de 40 % des aliments produits (voir la couv’ du Monde du 12 décembre), alors que près d’un milliard d’individus ont faim. Celle où face à des preuves massives et évidentes du Réchauffement Climatique, certains continuent de clamer le contraire uniquement pour flatter leur ego. » http://tristanlecomte.altereco.com
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biodiversité
« La biodiversité est l’une des plus grandes richesses de la planète, et pourtant la moins reconnue comme telle ». Edward Wilson.
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enfant
Article 5 Les États parties respectent la responsabilité, le droit et le devoir qu’ont les parents ou, le cas échéant, les membres de la famille élargie ou de la communauté, comme prévu par la coutume locale, les tuteurs ou autres personnes légalement responsables de l’enfant, de donner à celui-ci, d’une manière qui corresponde au développement de ses capacités, l’orientation et les conseils appropriés à l’exercice des droits que lui reconnaît la présente Convention…
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exclusion
« Toute vie sociale est fondée sur des appartenances déterminant légitimement des inclusions, et a contrario des exclusions. Religion, nation, famille, propriété, entreprise, association : autant de communautés dont sont exclus ceux qui n’en sont pas membres, sans que cela comporte injustice ou violence à leur égard. » Jean Sévillia – Le terrorisme intellectuel, 2004
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famille
Ensemble plus ou moins large et évolutif de personnes liées entre elles par le sang ou l’esprit, dans la conséquence d’unions présentes (ou passées) avec lequel on entretient (ou non) des relations de proximité – Cadre d’activités de nombreux groupes humains, isolément ou en association avec d’autres ensembles de même nature, renvoyant à ses modes de fonctionnement et à ses caractéristiques (hiérarchiques, affectives, économiques, etc.).
Une indéfinition n'est jamais définitive - Vous pouvez la modifier ou la compléter selon vos propres pratiques, opinions, savoirs, cultures, histoire.
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famille
« Le cirque est une grande famille. L’Afrique est une grande famille. Comme dans l’ancien temps en Europe, les familles africaines sont très étendues : les tantes gardent tes enfants, les grands-parents disciplinent tous les petits. Il faut un village pour élever un enfant. Un village en Afrique c’est une grande famille. On pense la même chose à Zip Zap. »
Les mots de Laurence E.
En Afrique du Sud dans la nation arc-en-ciel, il existe un cirque unique et multicolore. Depuis plus de 20 ans, Laurence, une ancienne trapéziste, et son mari Brent, se battent pour qu’enfants noirs et enfants blancs apprennent à vivre ensemble. Grâce à leur école de cirque, ils tentent et réussissent à faire tomber petit à petit les préjugés et les barrières sociales. Dès l’âge de 6 ans, les enfants choisissent, acrobaties, jonglages, trapèze, tous les cours sont gratuits afin d’être le plus accessibles. En 20 ans Zip Zap Circus a permis à plus de deux mille enfants de faire du cirque, parmi eux certains sont aujourd’hui des artistes accomplis.
(entretiens conduits par M.B.)
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famille
« Structure de base et de réussite de l’éducation, élément naturel et fondamental de la société. »
Les mots de Libère T.
Libère est né au Congo. Et c’est naturellement qu’il nous invite ici à rencontrer ses frères et sœurs de cœur, ses parents, la forêt, la cité, les croyances. Maîtrisant le swahili et le lingala, ainsi que le tshilouba et le kikongo, aux côtés du français, il nous convie à ouvrir notre regard sur une vision plurielle du monde. Membre de la Croix-Rouge internationale durant des années, il s’est plus particulièrement préoccupé de la question des enfants, qu’ils soient enfants de la rue, enfants-soldats, ou enfants dits «sorciers » ! Autant de situations que ses mots nous révèlent… avec engagement et tendresse.
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fratrie
Ensemble de personnes ayant un père et/ou une mère en commun, unis par le sang ou l’alliance, développant des relations plus ou moins complices et harmonieuses, lesquelles sont censées être inaliénables.
Une indéfinition n'est jamais définitive - Vous pouvez la modifier ou la compléter selon vos propres pratiques, opinions, savoirs, cultures, histoire.
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L’Eldorado… et le lac de Bacatá
(légende chibcha) Il était une fois un roi follement amoureux. Il faut bien dire que son épouse, venant d’une autre tribu, ne manquait pas de rayonner sur tout son entourage. Et aux débuts, leur amour fut prospère, puisqu’une fille en naquit. Hélas, le roi manquait sérieusement à ses devoirs, et il ne tarda pas à délaisser son épouse pour se livrer à toutes sortes de divertissements ! Il passait son temps en compagnie d’autres jeunes femmes, et la reine en fut bouleversée. Elle finit elle-même par se détourner de lui, et porta son regard de braise sur un beau et fier guerrier qui à son tour en fut follement épris. Leur union secrète suivit. Jusqu’à ce qu’un jour, elle fut découverte par le roi. Celui-ci ordonna qu’on le torture… Puis fut annoncée la tenue d’un grand festin pour la reine. Aucun luxe n’avait été mis de côté. Les tables étaient somptueuses et les mets abondants. Plus encore, un plat spécial attendait la souveraine.
Elle y porta ses lèvres avec appréhension, quand le roi lui apprit qu’il s’agissait du cœur d’un animal rare et sauvage. La reine n’eut alors aucun besoin d’explication pour comprendre qu’il s’agissait du cœur de son amant. Folle de douleur, elle se rua sur sa fille, et l’emmena en courant jusqu’à la lagune de Guatavita, dans les eaux de laquelle elles s’enfoncèrent profondément. C’est à cet instant que le souverain pris de remords comprit enfin sa propre faute et demanda qu’on lui restitue le corps de son épouse, se rappelant combien il l’avait aimée dès le premier regard, et pourtant délaissée sans raison. Les sorciers lui répondirent qu’elle n’était pas morte, mais qu’elle vivait dans un palais au fond du lac, en compagnie d’un dieu-serpent. Le roi se soucia ensuite de sa fille et pria qu’on la lui rende. C’est ce que l’on fit, mais celle-ci était aveugle désormais et on décida donc de la laisser repartir. La reine, à présent divinisée (et transformée en serpent), se vit régulièrement offrir des offrandes d’or lors de cérémonies rituelles. Ces rites furent bientôt conduits pour l’élection d’un nouveau zipa (« roi »). Dans une ambiance de jeûne et de préparation à la fête, des masques et vêtements particulièrement riches étaient produits. Puis le jour venu, le roi se plaçait dans une embarcation et se dirigeait au centre du lac circulaire. Alors au moment même où le soleil levant touchait la barque et son corps, il se débarrassait de sa cape, laissait voir son corps recouvert de poussière d’or. Il ne restait plus qu’à jeter or et émeraudes au fond du lac tandis que débutait la fête. Au fait, ce roi régnait sur Bacatá, qui n’est autre que la cité qui donna son nom à la capitale actuelle de la Colombie, Bogotá (4°36 N / 74°04 O). Quant à cette légende, reprise par les Conquistadores et notamment Benalcázar, elle alimenta sérieusement les rumeurs et donna naissance au mythe de l’Eldorado.
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La Slava, célébration de la fête du saint patron de la famille
« En Serbie, les familles chrétiennes orthodoxes célèbrent une fête importante, la Slava, en l’honneur de leur saint patron, qu’elles considèrent comme leur protecteur et garant de leur prospérité. Cette célébration consiste en l’offrande rituelle d’un sacrifice sans effusion de sang et en une fête qui réunit la famille, les voisins et les amis. On allume un cierge spécial dans la maison et on verse du vin sur le gâteau de la Slava, préparé et décoré par la femme de l’hôte, avant de l’inciser en croix, de le faire tourner en l’élevant et de le découper en quatre morceaux. Au cours du rituel, on rend louange au saint et on récite des prières pour obtenir la prospérité. Le découpage du gâteau est effectué par l’hôte, en compagnie de l’invité le plus âgé ou le plus important et d’autres membres de la famille. Le repas commence ensuite par un verre de vin cérémoniel, la dégustation d’un plat et un toast exprimant des vœux de santé, de fertilité et de bien-être pour la famille et les invités. Les connaissances relatives à la Slava sont transmises dans les familles, et les femmes jouent un rôle important dans la transmission des connaissances concernant l’exécution des rituels, leur signification et leur but. Le repas de la Slava renforce les relations sociales et joue un rôle important dans l’établissement et le maintien du dialogue dans les régions pluriethniques et multiconfessionnelles. » (source UNESCO : ich.unesco.org)
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Le bài chòi, art traditionnel du Centre du Viet Nam
« Le bài chòi, art traditionnel du Centre du Viet Nam, est une forme artistique très variée qui associe musique, poésie, théâtre, peinture et littérature. Il se présente sous deux formes principales : les « jeux du bài chòi » et le « spectacle de bài chòi ». Les jeux du bài chòi se pratiquent avec des cartes dans des cabanes de bambou à l’occasion du Nouvel An lunaire. Dans les spectacles de bài chòi, des artistes Hiệu, hommes et femmes, se produisent sur un tapis en rotin. Les artistes voyagent d’un endroit à un autre ou jouent dans un cadre familial privé. Les détenteurs et les praticiens de l’art du bài chòi sont les artistes Hiệu, les acteurs de bài chòi en solo, les artistes traditionnels qui fabriquent les cartes et les artistes traditionnels fabricants de cabanes. L’art du bài chòi est une importante forme de culture et de divertissement dans les communautés villageoises. Les acteurs et leurs familles jouent un rôle essentiel dans la sauvegarde de la pratique à travers l’enseignement à la jeune génération des répertoires chantés, des techniques de chant et d’interprétation, et des méthodes de fabrication des cartes. Avec les communautés, ces artistes ont constitué près de 90 équipes, troupes et clubs de bài chòi pour la pratique et la transmission de cette forme artistique qui incite la participation de nombreux membres de la communauté. La plupart des artistes de bài chòi apprennent leur savoir-faire dans le cadre familial et le savoir-faire est principalement transmis oralement. Mais certains artistes spécialisés dans le bài chòi transmettent également les connaissances et les savoir-faire dans des clubs, des écoles et des associations. » (source : whc.unesco.org)
Règles du jeu :
« Au commencement, vous choisissez 1 planchette (…) Sur la planche, se trouvent 3 dessins ainsi que 3 mots en vietnamien. Le jeu commence quand le chanteur aussi appelé Hieu en vietnamien tire un bâton en bambou où se trouve un mot. Ensuite, il chantera souvent en duo (à Hoi An, c’est le cas ) une chanson folklorique traditionnelle vietnamienne où un mot vietnamien sera prononcé. Une personne passera dans le public avec une planche où sera inscrit le mot ainsi que le dessin correspondant. Pour mettre l’ambiance, n’hésitez pas à taper sur vos planchettes, vous ne serez pas le seul à le faire, n’ayez crainte… Si vous pensez avoir le bon dessin ainsi que le mot, il vous suffira d’avertir cette même personne qui viendra vérifier et vous donnera un drapeau jaune si tout correspond. Faites attention, certains dessins se ressemblent… »
Patrimoine Mondial
Thème(s) :
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- acteur/rice
- carte à jouer
- chant
- famille
- improviser
- instrument de musique
- jeu
- musique
- nouvel an
- répertoire
- spectacle
- viêtnam
- vietnamien lg
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Les richesses de l’opale
Une légende aborigène dit qu’à l’origine du monde un arc-en-ciel déposa sur terre le créateur du Rêve. Il demeura un certain temps sur terre. Mais un jour, contre toute attente et dans le désarroi de tous, il décida de repartir. Alors l’arc-en-ciel l’emporta comme il était venu et disparut avec lui. Pourtant une chose inattendue survint car au pied de l’arc-en-ciel, sur la Terre d’Australie, le sol se transforma en pierres précieuses. Ainsi naquirent les richesses de l’opale… □ Coober Pedy en Australie du Sud en est la capitale, pas très loin de la Grande Clôture des Dingos – En langue aborigène, ce lieu signifie « trou de l’homme blanc » à l’image des 5000 km² de mines creusées dans tous les sens pour pouvoir accéder aux filons d’opale !
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Les vœux du tailleur de pierre…
Ceci est l’histoire d’un tailleur de pierre qui un jour eut la bonne fortune de rencontrer un lamina (plur. laminak). Comme on le sait les laminak sont des êtres souterrains, espèce de lutin qui sont volontiers gardiens de trésor. Ainsi donc notre tailleur de pierre en rencontra-t-il un, et put s’ouvrir à lui quant à son désir de devenir riche, loin de la peine quotidienne due à son métier. Il n’en fallut guère davantage pour que son vœu soit exaucé et voici donc notre bonhomme qui bénéficia aussitôt d’une coquette fortune. Après quoi, il songea qu’il aimerait bien à présent être Empereur. Et il en fut fait ainsi. Toutefois, tandis que l’été battait son plein, il jugea que le soleil avait bien plus de majesté. Et c’est ainsi qu’il fut un temps soleil ! Mais ne voilà-t-il pas qu’un nuage se mit à contrarier son rayonnement. Alors il jugea qu’il valait mieux être un nuage. Toutefois au cœur même d’un orage qui venait d’éclater, il n’eut aucun mal à observer que les rochers y résistaient fort bien. C’est pourquoi il pria son lamina de le transformer en rocher. Or il devait bientôt constater qu’un individu armé d’un marteau pouvait en attaquer la dureté. Aussi exigea-t-il de devenir tailleur de pierre. C’est alors que le lamina jura de ne plus s’y laisser prendre et de veiller désormais à ce qu’un lamina demeure un lamina, et un tailleur de pierre, un tailleur de pierre. (d’après Légendes Basques de Jean Barbier. Ed. Elkar – 1983)
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Midas et le Pactole
Les richesses aurifères charriées par le fleuve Pactole, et qui ont donné à ce mot le sens de fortune, de gain important (toucher le pactole) sont liées à la légende de Midas, roi de Phrygie qui aurait vécu de 738 à 696 av. J.-C. (ou 675). Toute l’histoire commença avec un personnage ivre, déambulant dans les rues de sa Cité. Alors que les passants s’apprêtaient à le railler, on dit que Midas tout au contraire leur ordonna de prendre soin de lui. Il fut ainsi conduit au palais et put y profiter de tous les bienfaits. On découvrit alors que ce dernier n’était autre que Silène, satyre, précepteur et père adoptif de Dyonisos. Le Dieu eut vite vent de la protection que Midas avait apportée à Silène, et lui fit savoir qu’il lui accorderait tout ce qu’il désirerait. Or Midas demanda sans bien y réfléchir que tout ce qu’il toucherait soit immédiatement transformé en or. Cela lui fut consenti. Hélas, le résultat dépassa ses espérances, et faillit causer sa mort puisque désormais aucun aliment ne pouvait plus parvenir à ses lèvres sans être transformé en or. Il fut délivré de ce malheur par une autre intervention de Dionysos, qui lui demanda de se laver les mains dans le fleuve Pactole lequel, dès ce jour, fut illustre pour ses qualités aurifères.
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Notre trésor…
(Histoire arménienne) Deux couples vivaient dans des appartements contigus. Le premier couple était d’une infinie richesse : son mobilier, ses murs, ses sols, ses lustres, les mets qui se succédaient à sa table, brillaient de mille acquisitions. Le second était au contraire d’une grande pauvreté, et il n’était pas rare qu’un bouillon maigre soit le seul aliment pour toute une journée. Pourtant le couple qui vivait dans l’opulence et le confort, était affligé d’un grand accablement. À longueur de journée, mari et femme se regardaient tristement, ou plus exactement ne se regardaient plus. Le temps passait dans un indicible ennui. Leur désarroi était d’ailleurs aggravé par une chose bien surprenante : les cris de joie et d’amusement qui venaient de l’appartement voisin. Du matin au soir, des éclats de rire traversaient les cloisons que d’épaisses tentures parvenaient mal à contenir. Et cela ne faisait qu’accroître l’état d’affliction dans lequel eux-mêmes se trouvaient. N’y tenant plus, l’épouse du couple riche alla bientôt frapper à la porte de sa voisine. Celle-ci lui ouvrant s’entendit alors demander avec quelque embarras : « Voisine, pourquoi riez-vous donc à longueur de journée ? » L’autre répondit d’évidence : « C’est simple voisine, avec mon mari, on se passe notre trésor, et cela nous fait beaucoup rire ! » Ayant trouvé là une explication étrange à bien des égards, mais dont l’application ne souffrirait chez eux d’aucun délai, notre couple fortuné après avoir ouvert son coffre, commença à chasser sa tristesse – enfin, s’y essaya. Mari et femme s’envoyèrent donc mutuellement un lingot d’or avec une volonté et un entrain qu’ils n’avaient guère connus depuis longtemps. Hélas le résultat fut décevant. Seuls coups et ecchymoses se multiplièrent sur leurs bras, leurs cuisses et leur torse. Une grande incompréhension les gagna, alors que les rires ne cessaient venant de l’autre appartement. Se saisissant du lingot, l’épouse alla sur-le-champ frapper à la porte de la voisine pour demander éclaircissement : « Je ne comprends pas, lui dit-elle. (Lui montrant le lingot d’or) Voilà des heures que nous nous l’envoyons avec notre mari, mais nous n’obtenons aucun résultat. – Mais, notre trésor [1. Le terme arménien voski top signifie tout à la fois « trésor » et « bébé »], c’est lui, dit alors tristement la voisine en désignant leur enfant de quelques mois. »
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oncle
« Au Congo, la famille ne s’arrête pas au papa, à la maman, et aux enfants. La famille est élargie. Alors on se pose vite la question suivante : qui suis-je par rapport à ceux qui sont autour de moi ? Frères et sœurs ? Parents ? Lorsqu’un enfant voit la relation qui le lie à son papa et à sa maman, il se pose aussi des questions sur la relation qui a lié ses parents à leurs parents. On a vite envie de voir ses grands-parents, vite envie de voir quelles personnes sont nées avec ses parents, que ce soit la maman ou le papa. Si je m’entends très bien avec mes frères et sœurs, j’en déduis que mes parents avaient la même relation avec leurs frères et sœurs, du coup, je cherche quels sont les frères et sœurs du papa, et les frères et sœurs de la maman, et je les considère comme mes propres parents. » « Au niveau des langues, l’Est est dominé par le swahili et l’Ouest par le lingala. Ainsi, je grandis une partie dans l’univers swahiliphone, et une autre partie dans l’univers lingalophone. Cependant, à l’Est, ou à l’Ouest, la considération de la famille reste la même, car tous sont des bantous, ils ont cette notion de la famille. Par exemple pour ce qui est de la culture swahili, l’oncle maternel on l’appelle « mjomba » : il a beaucoup d’importance. Pour la culture lingala, on l’appelle « noko » et l’importance du personnage est la même. Si j’ai des doléances à faire, je vais les faire à ma mère, mais aussi à mon oncle. D’ailleurs, les enfants des oncles, mes cousins, je les considère comme mes propres frères, et mes cousines comme mes propres sœurs. »
Les mots de Libère T.
Libère est né au Congo. Et c’est naturellement qu’il nous invite ici à rencontrer ses frères et sœurs de cœur, ses parents, la forêt, la cité, les croyances. Maîtrisant le swahili et le lingala, ainsi que le tshilouba et le kikongo, aux côtés du français, il nous convie à ouvrir notre regard sur une vision plurielle du monde. Membre de la Croix-Rouge internationale durant des années, il s’est plus particulièrement préoccupé de la question des enfants, qu’ils soient enfants de la rue, enfants-soldats, ou enfants dits «sorciers » ! Autant de situations que ses mots nous révèlent… avec engagement et tendresse.
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richesse
Possession (de biens, d’argent, autre) estimée importante au regard de son accumulation, mais aussi de sa constitution (création, évolution), voire de sa pérennité – Interroge sur l’emploi qui en est fait, et les valeurs qui y sont attachées (matérielles, immatérielles)
Une indéfinition n'est jamais définitive - Vous pouvez la modifier ou la compléter selon vos propres pratiques, opinions, savoirs, cultures, histoire.
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Yu Gong déplace la montagne
Yu Gong dont le nom signifie « vieux sot » était un paysan qui pouvait être fier de sa progéniture. Sa famille était prospère, même si cela demandait bien des efforts pour l’alimenter. Efforts d’autant plus importants que deux montagnes entravaient la route qui séparait les champs de la maison. Alors qu’il était déjà bien âgé, Yu Gong prit la décision de les déplacer. Son épouse, ses enfants tentèrent de l’en dissuader, mais rien n’y fit d’autant que la piété filiale ne pouvait se permettre une remise en cause de son autorité… C’est ainsi que toute la famille s’employa à attaquer les montagnes à coups de pioche tout en enlevant les remblais loin de là. Leur projet ne manqua pas d’attirer l’attention du village et les voisins vinrent de toutes parts pour s’associer au vieil homme et aux siens. Au bout de quelque temps l’Empereur Céleste lui-même en fut averti. Ce dernier, ému par l’audace et la valeur de cette œuvre collective, choisit d’envoyer deux immortels qui achevèrent de porter les montagnes loin de là. Et voilà pourquoi Yu Gong parvint à déplacer la montagne.